Dermatose : en Ariège, la ferme bloquée a été évacuée par les forces de l’ordre
Depuis plus de 24 heures, des centaines d’agriculteurs, opposés à l’abattage d’un troupeau de vaches en raison d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse, bloquaient l’entrée à une ferme située dans le village des Bordes-sur-Arize en Ariège. Jeudi 11 décembre 2025 dans la soirée, les CRS ont pris le contrôle des lieux.
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Jeudi 11 décembre 2025 dans la soirée, les forces de l’ordre ont pris le contrôle de la ferme du mouriscou à Bordes-sur-Arize en Ariège, où se trouvaient plusieurs dizaines d’opposants à l’abattage d’un troupeau de vaches, en raison d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). L’évacuation de l’exploitation agricole a été ponctuée d’affrontements.
Selon l’AFP, faisant usage de gaz lacrymogène, les gendarmes mobiles ont investi peu avant 23 heures l’élevage afin d’éloigner les manifestants. Des grenades lacrymogènes répondant à des jets de projectiles et des cocktails Molotov auraient été lancées. Le paysage nocturne était éclairé par des feux de bottes de foin ou de palettes. « Quatre personnes ont été interpellées lors du blocage de la ferme, a précisé vendredi 12 décembre le ministère de l’Intérieur. Des militants d’ultragauche violents, qui ont cherché l’affrontement étaient parmi les manifestants. »
« La situation est désormais sous contrôle »
« L’action conjointe des forces de sécurité intérieure a permis de sécuriser l’exploitation agricole. La situation est désormais sous contrôle », a indiqué la préfecture de l’Ariège. Ce vendredi 12 décembre, les manifestants ont évacué la ferme.
Pour sécuriser le rassemblement et le travail des services de l’État, près de 300 agents ont été mobilisés tout au long de la journée, informe un communiqué. Hervé Brabant, préfet de l’Ariège, condamne « les violences à l’encontre des forces de l’ordre et les remercie pour leur professionnalisme dans les situations parfois tendues et difficiles qu’ils ont vécues ». Le préfet rappelle son soutien à l’éleveur et sa famille dans cette épreuve et à l’ensemble des acteurs de la filière agricole.
À ce stade, selon une membre de la Confédération paysanne, l'un des syndicats mobilisés, l’abattage des 207 vaches aurait eu lieu dans la nuit. Contactée, la préfecture n’a pas souhaité communiquer afin de confirmer ou non l’information.
Depuis mercredi 10 décembre 2025 et l’annonce du cas de DNC à Bordes-sur-Arize, les agriculteurs s’étaient rassemblés sur l’exploitation agricole pour bloquer l’accès aux services vétérinaires, chargés d’euthanasier 207 blondes d’Aquitaine. Au plus fort de la mobilisation, ils ont été plusieurs centaines d’agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (CR), de la Confédération paysanne ou de simples sympathisants à protester dans le calme.
Un appel national à la mobilisation
Jeudi 11 décembre en début de soirée, le préfet de l’Ariège a assuré que les deux frères propriétaires du troupeau avaient donné leur accord pour l’abattage, conformément au protocole sanitaire de lutte contre la DNC.
Cette affirmation a été démentie par Pierre-Guillaume Mercadal, dirigeant de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne, venu sur place. « Ils sont deux frères, l'un a cédé, l’autre non. Ils sont en train de déchirer cette famille, en plus de l’accabler du deuil de leurs vaches », a-t-il réagi à l’AFP à la suite de la prise de parole du préfet.
La Coordination rurale appelle à une mobilisation nationale contre la décision de l’État de maintenir l’abattage total dans les territoires. « L’abattage total ne peut plus être la seule réponse », insiste le syndicat. L’organisation attend également des autres syndicats comme la FNSEA, ainsi que des vétérinaires, qu’ils se mobilisent à ses côtés. « L’ensemble de la filière est menacé : sans éleveurs, sans bovins, aucune structure ne peut continuer à fonctionner. »
De son côté, la Confédération paysanne poursuit ses mobilisations partout en France prévues depuis une semaine. Le syndicat rappelle que ces manifestations ont en aucun cas à voir avec « l’appel à mobilisation national » lancé par la Coordination rurale.
Éviter que « la maladie se diffuse dans l’ensemble du cheptel français »
Selon les services de l’État, l’abattage apparaît comme la seule méthode efficace pour éviter que « la maladie se diffuse dans l’ensemble du cheptel français ». Sur les 33 000 bovins d’Ariège, 3 000 ont déjà été vaccinés le mois dernier, dans les zones proches des Pyrénées-Orientales où des foyers ont été détectés. Dans les Hautes-Pyrénées, un autre troupeau d’une vingtaine de bêtes a été aussi repéré. Celui-ci doit être abattu ce vendredi 12 décembre, a annoncé le préfet de ce département,
Mercredi 10 décembre, les syndicats agricoles locaux et la chambre d’agriculture ont proposé en vain un protocole expérimental au ministère de l’Agriculture, demandant notamment que seules les vaches contaminées soient abattues et qu’une campagne de vaccination massive soit lancée.
Vendredi 12 décembre, le ministère de l’Agriculture a estimé que la situation vis-à-vis de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Occitanie exige un renforcement des actions. Une zone vaccinale couvrant cinq départements du Sud-Ouest va être créée. Pour l’ensemble du territoire, des mesures concernant les mouvements et les rassemblements festifs d’animaux ont été annoncées.
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